AG de l’UBS : une réglementation financière efficace est nécessaire

Le projet de rachat du Crédit Suisse par l’UBS va créer un colosse financier nuisible au climat. A l’occasion de l’assemblée générale de l’UBS qui s’est tenue aujourd’hui, nous avons, avec Campax, BreakFree Collective Schweiz et Collective Climate Justice, attiré l’attention sur les risques financiers de la stratégie climatique et de biodiversité de l’UBS en créant une énorme bulle de carbone. Cette action souligne l’urgence d’une réglementation financière efficace.

 

Dans le cadre de la reprise par l’UBS, le Conseil fédéral a mis à disposition neuf milliards de dollars de fonds publics et a ainsi transféré les coûts sur la collectivité. Le Conseil fédéral ne tolère pas seulement les mauvaises décisions stratégiques de la banque, avec le projet de reprise du Credit Suisse par l’UBS, un colosse financier nuisible au climat est créé. A l’occasion de l’assemblée générale de l’UBS, nous avons, avec Campax, BreakFree Collective Schweiz et Collective Climate Justice, attiré l’attention sur les risques financiers de la stratégie climatique et de biodiversité de l’UBS avec une bulle de carbone géante. Cette action souligne l’urgence d’une réglementation financière efficace.

Le Credit Suisse a été noyé dans un océan de pratiques commerciales à haut risque et de scandales. Ainsi, la grande banque a largement contribué, par des crédits illégaux et corrompus, à la crise de la dette au Mozambique, qui a plongé plus de 1,9 million de personnes dans une extrême pauvreté et qui entraînera encore de nombreuses plaintes.

Dans le cadre de la reprise par l’UBS, le Conseil fédéral a mis à disposition neuf milliards de dollars d’argent public, transférant ainsi les coûts sur la collectivité. Non seulement le Conseil fédéral tolère les mauvaises décisions stratégiques de la banque, mais il en fait payer le prix à la collectivité. Il pèse ainsi sur le budget fédéral et sur sa capacité à faire face à l’urgence sociale et écologique, qu’il ne cesse de réduire.

Un colosse de la finance fossile gonfle la “bulle carbone” mondiale
Cette acquisition historique permet non seulement de faire l’impasse sur la corruption et les accords opaques, mais aussi de créer un colosse financier nuisible au climat, qui soutient l’expansion des énergies fossiles et est ainsi fortement exposé aux risques de la “bulle carbone” et du chaos climatique.

Ainsi, un nouveau rapport démontre qu’entre avril 2021 et août 2022, UBS et Credit Suisse ont accordé des crédits et des prêts à hauteur de huit milliards d’euros à des entreprises pétrolières, gazières et charbonnières. Dans le cadre de leurs activités de gestion de fortune, les deux grandes banques détenaient 19 milliards dans ces entreprises.

Par de nombreuses actions, le mouvement climatique suisse a attiré l’attention sur la nécessité de réglementer les banques axées sur le profit à court terme. “Il est dans l’intérêt général que le système financier suisse soit à nouveau soumis à un contrôle démocratique et à des réglementations strictes”, explique Christian Lüthi, directeur de l’Alliance Climatique Suisse.

Too big to stay
Avec cette acquisition, l’UBS est désormais la quatrième banque privée du monde, avec 5 trillions d’actifs sous gestion. Son poids systémique s’en trouve considérablement accru. Les réglementations actuelles sont insuffisantes pour protéger la société d’une prochaine crise financière. L’UBS n’est pas too big to fail, mais too big to stay.

La politique d’exclusion et l’engagement des actionnaires de l’UBS sont parmi les moins crédibles d’Europe continentale. Ainsi, l’UBS a voté en 2022 contre le plan climatique de Glencore, qui développe de nouvelles mines de charbon, mais continue de mettre des financements à la disposition de l’entreprise.

La Suisse doit regarder en face les causes structurelles du naufrage de Credit Suisse et reprendre le contrôle de son système financier. Pour respecter l’objectif de l’accord de Paris sur le climat, il faut maintenant des réglementations plus strictes qui imposent la réduction des investissements dans les énergies fossiles.