Les systèmes d’IA sont censés être conçus et déployés d’une manière qui réponde à des attentes et à des normes éthiques. Cependant, qui détermine ces principes et qui veille à ce qu’ils soient respectés ? La littérature récente indique que tant les solutions d’IA que les directives éthiques en la matière sont de plus en plus centralisées. Cela s’accompagne d’une divergence des valeurs véhiculées par les chartes émises par les institutions publiques et les entreprises. Les critiques considèrent l’incohérence de l’IA éthique comme une preuve que des principes tels que la transparence, la non-discrimination et le respect de la vie privée ne sont que des propositions de façade. Cette présentation examine deux défis contemporains associés à l’évaluation des coûts sociaux de ces technologies : les ressources humaines et les ressources naturelles. En cartographiant les chaînes d’approvisionnement des multinationales et en documentant les conflits sur la durabilité environnementale de l’IA, nous allons mettre en évidence le rôle du digital labor.

Antonio CASILLI est professeur de sociologie à Telecom Paris, Institut Polytechnique de Paris, et chercheur à l’Institut Interdisciplinaire de l’Innovation (i3), unité mixte de recherche du CNRS. Ses recherches portent sur la communication numérique, les droits fondamentaux et l’avenir du travail.

Discussion avec Claire BALLEYS (Université de Genève) et Nicolas NOVA (HEAD HES-SO
Genève)

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