Élection pour le climat à la BNS : le Conseil fédéral doit élire une personne consciente des enjeux climatiques au sein du directoire de la BNS

Une large coalition d’organisations de défense du climat a remis aujourd’hui une pétition au Conseil fédéral. La pétition demande au Conseil fédéral, en particulier au ministre des Finances Ueli Maurer, d’élire une personne consciente des enjeux climatiques à la tête de la BNS.

La Banque nationale suisse (BNS) et la place financière suisse ne sont actuellement pas à la hauteur des enjeux liés à la crise climatique et de la biodiversité. La politique monétaire et de placement actuelle de la BNS ainsi que les mesures relatives à la stabilité des marchés financiers soutiennent et favorisent l’économie liée aux combustibles fossiles. Les investissements de la BNS dans le secteur des combustibles fossiles continuent de soutenir une trajectoire de réchauffement catastrophique de 4 à 6 degrés.

« Le changement climatique causé par l’homme et la guerre contre l’Ukraine ont la même racine : les combustibles fossiles et notre dépendance à leur égard. » C’est ce qu’a déclaré la semaine dernière la climatologue ukrainienne et co-auteur du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) Svitlana Krakovska. Notre dépendance vis-à-vis des exportations russes de pétrole et de gaz montre une fois de plus à quel point il est urgent de sortir des énergies fossiles.


Cependant, une sortie rapide n’est possible qu’avec un réalignement approprié des flux financiers. Si la Suisse veut devenir une place de premier plan pour les services financiers durables, comme le souhaite le Conseil fédéral, et assumer ses responsabilités en matière de politique climatique, elle doit veiller à ce que la place financière suisse aligne ses flux financiers sur l’objectif de 1,5 degré. Cela est également nécessaire pour répondre aux obligations acceptées par la Suisse dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. La Banque nationale revêt ici une place centrale, non seulement en raison de son énorme portefeuille en devises, mais également en raison de son rôle de régulateur et de sa fonction de modèle. « Tant que la BNS n’aura pas à son sommet des personnes qui reconnaissent la responsabilité des banques centrales dans la lutte contre la crise climatique et de la biodiversité et qui peuvent agir en conséquence, le processus nécessaire de transition nécessaire vers une économie à faible émission de gaz à effet de serre et promouvant la biodiversité sera presque impossible », explique Asti Roesle, responsable place financière à l’Alliance climatique.  

Fin juillet 2022, le vice-président de la BNS, Fritz Zurbrügg, a annoncé sa démission de la direction générale de la BNS. Son successeur sera proposé par le Conseil de banque de la BNS et élu par le Conseil fédéral. Il appartient maintenant au Conseil fédéral de prendre le bon cap avec cette nomination.

 

La pétition remise au Conseil fédéral contient les revendications suivantes :

À travers la pétition et plus de 12 500 signatures, une large coalition d’organisations pour le climat appelle le Conseil fédéral et le Conseil de banque à tracer la bonne voie pour une place financière suisse durable. La nouvelle personne qui sera élue à la tête de la BNS doit s’engager clairement dans la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité. Elle doit être en mesure de démontrer qu’elle dispose des compétences requises pour aligner les activités commerciales de la BNS sur les objectifs de l’Accord de Paris.

 

La Banque nationale doit également :

  • présenter avec la FINMA un plan de transition avec des mesures spécifiques en matière de politique monétaire et de régulation des marchés financiers, qui tient compte de la mise en œuvre de la trajectoire à 1,5 degré et des objectifs de biodiversité ;
  • amener son portefeuille d’investissements en ligne avec l’objectif climatique de 1,5 degré et les objectifs de biodiversité ;
  • aborder les adaptations réglementaires de la place financière suisse avec la FINMA et les politiques ;
  • impliquer davantage la société civile et reconnaître la responsabilité démocratique ;
  • permettre la distribution de bénéfices en faveur d’une transformation socio-écologique urgente de l’économie.

 

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Photos de la remise de la pétition